Petit, mais choisi

Rédigé par Métro-Boulot-Catho -

Les lectures de la messe de ce jeudi avaient un fil conducteur rassurant, pourrait-on dire.

Dans la première, il est question de David, à propos duquel Paul (qui s'adresse aux Juifs rassemblés dans une synagogue) rassemble plusieurs passages de la Bible : J’ai trouvé David, fils de Jessé ; c’est un homme selon mon cœur qui réalisera toutes mes volontés. Quand on sait de quoi fut capable David, qui fit tuer le général dont il avait mis la femme enceinte, lire que Dieu avait vu en lui un homme "selon son cœur" est tout de même vachement décrispant. Dieu n'exige pas la perfection.

Qui réalisera toutes mes volontés nous remet devant la question de la volonté de Dieu. David a réalisé la volonté de Dieu ; mais pas que. Je veux dire qu'il a aussi agi selon ses volontés à lui. Nulle part sa liberté à lui n'a été abolie. Dieu mendie l'obéissance, mais n'exige pas l'écrasement de l'individu.

Et Dieu fait une promesse à son serviteur : ma main sera pour toujours avec lui, mon amour et ma fidélité sont avec lui. Je crois qu'en hébreu, vérité et fidélité sont une même racine. Il n'y a pas d'amour vrai s'il n'est fidèle. La promesse de Dieu n'a pas de limite dans le temps. Même au serviteur indigne, Dieu ne retire pas son amour.

Mais le Christ nous prémunit du vertige qui pourrait alors nous saisir : un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Et cette parole est en fait très libératrice. Avoir été choisi par le Parfait n'impose pas d'être sans tache. Non qu'il faille "se laisser aller". Mais l'Accusateur sait trop bien user du scrupule pour tourmenter le chrétien. Vous ne serez jamais plus grand que votre maître, n'attendez pas d'être un peu moins petit pour le servir.

Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. Soyons simplement heureux, heureux avec légèreté, d'être à notre place : petit, mais choisi.

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