L'histoire de Jérusalem en bande dessinée

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Le pari était audacieux : retracer l'histoire de Jérusalem, depuis les premiers temps de l'occupation du site jusqu'à nos jours, en bande dessinée.

Ayant une fascination particulière pour cette ville hors du commun, je ne pouvais pas manquer ce rendez-vous. Aux Rendez-Vous de l'Histoire, il nous avait été impossible d'acheter le livre en avant-première lors de la présentation par Vincent Lemire, car tous les exemplaires avaient été vendus sur le Salon du Livre. J'attendais donc avec une certaine impatience sa sortie en librairie.

Sur le fond, toutes les promesses sont tenues. Le texte, rédigé par Vincent Lemire qui fait largement référence sur le sujet, est précis, aussi complet qu'il est possible, et réussit le délicat exercice de la neutralité dans un domaine si facilement explosif. Tous les dialogues sont des citations directes des sources primaires dont l'historien est évidemment familier, et systématiquement référencées (ce qui est presque un peu fatigant parfois). On retrouve la richesse d'un précédent ouvrage de l'auteur, paru chez Flammarion en 2016 (Jérusalem, histoire d'une ville-monde). Ici un olivier sert de narrateur, qui donne une relative unité au récit. Sur ce plan-là, c'est une vraie réussite.

Je dois cependant dire que je regrette assez fortement le dessin, dont le style détonne un peu dans ce projet. Je crois n'avoir rien lu qui soit dessiné par Christophe Gaultier, et autant le dire franchement : je ne suis pas fan de ce style de dessin. J'en reconnais l'efficacité, mais je suis mal à l'aise avec cette esthétique. Ce jugement est certes subjectif, mais je crois pouvoir défendre l'idée que ce style ne correspond pas au projet, parce qu'il est trop marqué, trop personnel. D'une certaine façon, le dessin fait penser à celui de Guy Delisle ; mais ses Chroniques de Jérusalem sont un récit autobiographique, qui s'assume donc subjectif. Il n'est alors pas dérangeant que le trait soit personnel. Dans le cas de l'Histoire de Jérusalem, où le récit est impersonnel, universitaire, j'aurais vraiment préféré un style plus classique, quasiment du Jacques Martin. Sur un texte aussi académique, il fallait un dessin qui le soit aussi.

Pour cette raison, je suis, pour ma part, un peu déçue.

Pasteur des Lumières

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Je saisis (un peu artificiellement j'en conviens) l'occasion de l'anniversaire de la Réforme (31 octobre 1517) pour vous présenter Jean-Frédéric Oberlin, un pasteur méconnu de nos jours que j'ai redécouvert cet été en passant à Waldersbach et qui, à son échelle toute simple, a fait vivre l'Évangile qui l'animait.

Alsacien, il a vécu à la fin du XVIIIe siècle. Envoyé à 27 ans dans une vallée pauvre et très enclavée des Vosges, le Ban-de-la-Roche, Jean-Frédéric Oberlin y a vécu près de soixante années animé d'une infatigable volonté d'améliorer le sort de ses ouailles. Il ne partait pas de rien : son prédécesseur avait créé une petite école et posé quelques bases. Mais son activité inlassable s'est déployée dans de multiples directions : depuis l'aménagement des chemins jusqu'à la formation des maîtres d'école du Ban-de-la-Roche, en passant par ce qu'on appellerait aujourd'hui le "micro-crédit".

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Enseigner l'Histoire

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Enseigner l'histoire n'est jamais un acte neutre, et l'actualité récente (discours de F. Fillon à Sablé) vient démontrer une fois de plus la dimension politique de cet enseignement.

Je voudrais ici entamer une réflexion sur ce sujet - je dis "entamer" car je n'ai pas l'intention de faire le tour de la question aujourd'hui (en particulier j'espère trouver le temps, quand il va sortir, de lire L'Histoire politisée ? de V. Badré), et je n'ai même pas l'intention de revenir sur les propos de F. Fillon - je me suis donnée pour règle, sur ce blog, de ne pas ajouter du bruit au bruit en réagissant immédiatement aux innombrables polémiques qui agitent ce verre d'eau qu'on appelle "débat public".

Je voudrais juste revenir sur une critique que l'on fait à l'enseignement contemporain de l'histoire, selon laquelle il aurait abandonné la chronologie. C'est faux (on n'a jamais enseigné l'Antiquité avant le XVIIe siècle et on fait toujours des frises chronologiques), mais la critique s'appuie sur une évolution de l'enseignement de l'histoire qui elle, est bien réelle (et les frises chronologiques ne ressemblent plus à celles d'autrefois, comme on le verra plus bas).

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